On les appelle «Gen Z», les jeunes nés entre 1995 et 2010. Cette génération actuellement âgée de 11 à 26 ans a en effet quelques particularités. Mais lesquelles?
Génération «peu nombreuse»
Il y a d’abord les facteurs démographiques. Selon Rüdiger Maas, chercheur en génération et psychologue, elle est considérée comme la plus petite cohorte d’âge des temps modernes: elle compte environ 4,6 millions de personnes de moins que la génération X, née entre 1965 et 1979. Cela se répercute également sur les conditions économiques, comme tu le découvriras plus loin.
Génération numérique
Smartphone et tablette, TikTok et Instagram: la génération Z est composée de véritables «digital natives». Ils ne connaissent pas un quotidien sans technologies modernes et médias numériques et ne peuvent même pas se l’imaginer. Les mondes analogique et numérique sont pour eux indissolubles depuis l’enfance. «Plus de 99% des jeunes de la génération Z ont un smartphone. Dans l’histoire de l’humanité, cela n’était encore jamais arrivé que tout le monde ou presque possède un appareil similaire qui occupe quatre à six heures par jour», explique Rüdiger Maas. Potentiellement en ligne en permanence, la jeune génération d’aujourd’hui est appelée «Zoomer», «Generation always on» ou «iGeneration». La numérisation permet aussi aux jeunes de nouer des liens en quelques clics avec des personnes de tous les continents pour partager horizons de vie et opinions.
Plus de 99% des jeunes de la génération Z ont un smartphone
Génération «contenu»
La vie numérique apporte une multitude d’informations et de contenus dans la vie des jeunes de la génération Z. Les réseaux sociaux permettent en outre de produire des contenus personnels, de définir des thèmes spécifiques et d’acquérir rapidement une certaine portée. Comme dans tous les domaines de la vie, les risques et les opportunités vont de pair: joignabilité permanente ou mise en réseau rapide; haut niveau de stimulation vs abondance d’informations rapidement accessibles; pression pour s’affirmer ou possibilité d’exprimer sa créativité.
Génération «prospérité»
Un autre facteur démographique est la prospérité relative dans laquelle ces jeunes sont nés. «Avant le coronavirus, nous avions le plein emploi, ce qui signifie que la génération Z ne doit renoncer à rien», explique Rüdiger Maas. Ce point, associé au nombre relativement faible de personnes de la génération Z, a des répercussions sur les valeurs, le statut et l’organisation de la vie professionnelle: «Si les personnes qui partent à la retraite sont quatre millions de plus que les personnes qui commencent à travailler, on voit que l’accès au marché du travail est relativement facile pour ces dernières.»
Génération Work-Life-Balance
Il en résulte une autre priorité dans la vie: la longue fidélité à un emploi, le plein emploi et une carrière fulgurante ont une importance bien moindre pour la génération Z que pour les générations précédentes; il est devenu plus important de disposer de suffisamment de temps libre, d’avoir un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée et d’avoir des horaires de travail clairement délimités. Les heures supplémentaires le soir, voire le week-end, n’ont plus rien à faire dans l’idéal d’une carrière. «Nous avons besoin de structures claires et rigoureusement respectées», explique M. Maas. C’est pourquoi les possibilités telles que le télétravail ou la flexibilité des horaires de travail ne sont plus très prisées. L’étude «Junge Deutsche 2021» de Simon Schnetzer, chercheur dans le domaine de la jeunesse, montre que 44% de la jeune génération ne cite pas l’argent ni le prestige comme principale motivation pour la performance mais plutôt le plaisir. Simon Schnetzer ajoute en outre que la génération Z, tout comme la génération Y, doit intégrer beaucoup plus d’activités au quotidien que les générations précédentes – «même si c’est subjectif». C’est pourquoi le travail à temps partiel est le nouvel idéal pour de nombreux jeunes. Ce n’est pas la carrière fulgurante qui compte, mais les besoins individuels et l’épanouissement personnel. Ce ne sont pas les grosses sommes d’argent ou les positions dirigeantes qui comptent, mais un travail qui a du sens et une bonne ambiance de travail.
44% de la jeune génération ne cite pas l’argent ni le prestige comme principale motivation pour la performance mais plutôt le plaisir
Génération «famille»
De manière générale, ces nouvelles circonstances et possibilités ont permis une évolution dans le système de valeurs. Les amis, les loisirs et la famille sont essentiels pour la génération Z. Selon Rüdiger Maas, la génération Z a une dimension collective: «On aspire au mainstream et on a bien moins besoin de se démarquer des plus jeunes ou des plus âgés». Les souhaits de cette génération pour l’avenir sont en fait très ancrés dans la réalité: «Famille, enfants, santé, maison et suffisamment d’argent», explique Simon Schnetzer. Les principales valeurs citées dans son étude étaient la confiance, la santé et la liberté.
Génération ambivalente
Mais d’autres valeurs ont également le vent en poupe: «La génération Z a des exigences morales élevées en matière de libéralité, d’égalité et de durabilité», a déclaré Rüdiger Maas. Tout en sachant que le développement durable est une valeur perçue de manière ambivalente. En effet, même si, selon Simon Schnetzer, la génération Z est beaucoup plus écologique et durable en matière de comportement alimentaire, par exemple, et que certains symboles de statut social comme la super voiture ont fait leur temps, d’autres sont néanmoins importants: «On prône le renoncement, sauf quand il s’agit du dernier iPhone avec Apple Watch», fait remarquer Rüdiger Maas. Il constate un fossé entre les attitudes et les comportements en matière de durabilité. «La génération Z fait beaucoup de streaming, achète régulièrement de nouveaux vêtements et vit dans un luxe comme aucune autre génération avant elle... Elle souhaite que la politique de développement durable soit repensée, sans pour autant renoncer.»
La réduction de la propriété ou l’économie du partage, telle que la permet Mobility, sont donc plutôt à nouveau dépassées pour la génération Z. Pourquoi? «Parce qu’elle a grandi dans la prospérité, elle n’a jamais dû partager, renoncer ou attendre quelque chose», explique Rüdiger Maas. La génération Y, en revanche, pourrait s’intéresser davantage à ces thèmes: «Elle a compris qu’il était possible d’en faire plus avec ce que l’on possède déjà , par exemple sous la forme du car sharing, d’Airbnb, etc.»., explique-t-il.
Le rêve d’un monde meilleur existe
Génération «engagement»
Ce qui caractérise également la génération Z, c’est qu’elle est plus politique et activiste que la génération qui l’a précédée. Les thèmes tels que le renforcement des droits de la communauté LGBTQ+, l’égalité des droits ou certains thèmes écologiques sont particulièrement bien accueillis dans les esprits, comme le montrent par exemple le mouvement #metoo ou les «Fridays for Future», ce que la génération Z a également appelé «Generation Greta». Le rêve d’un monde meilleur existe. Et la mise en réseau numérique offre des possibilités plus nombreuses et plus rapides pour faire avancer les choses et atteindre les autres.
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